Initié en 2013 et piloté par le Plan Bleu, le projet Med-ESCWET vise à promouvoir le rôle des zones humides dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Le projet entre désormais dans une démarche d’analyse à l’échelle de territoires pilotes et Nomadéis a été sélectionné pour réaliser les évaluations environnementale et économique de certains services écologiques liés aux enjeux climatiques.
De nombreuses études démontrent l’impact du changement climatique sur les écosystèmes, notamment les zones humides. Cependant, il semble à l’inverse que le rôle des écosystèmes comme outils d’atténuation et d’adaptation reste encore largement méconnu et peu étudié.
Les zones humides, lorsqu’elles ne sont pas dégradées, participent à la régulation du climat en réduisant le niveau des émissions de gaz à effet de serre. Elles contribuent également à l’atténuation des effets du changement climatique en protégeant les territoires des inondations, des sécheresses et des tempêtes côtières.
Le Plan Bleu, structure créée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et dédiée au développement durable en Méditerranée, promeut une approche plaçant les écosystèmes (en particulier les zones humides) au cœur des stratégies d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
En accord avec la vision soutenue par la Convention sur la diversité biologique (Ramsar), le principe est d’évaluer la contribution des infrastructures naturelles par rapport aux infrastructures artificielles, jusqu’à présent largement privilégiées.
Afin de sensibiliser les décideurs à l’importance du rôle des zones humides, le projet entreprend de valoriser ces services d’un point de vue environnemental puis économique, afin d’éclairer le processus décisionnel. L’évaluation économique des services écologiques permettra de concilier les enjeux de développement et de conservation. Les enjeux étant plus forts dans les pays du Sud et de l’Est du bassin méditerranéen, également plus vulnérables aux conséquences du changement climatique, le projet privilégie la mise en œuvre de 4 cas d’études dans ces pays.
Les objectifs de la mission confiée à Nomadéis sont les suivants :
Nomadéis s’appuiera sur une équipe pluridisciplinaire (économie de l’environnement, ingénierie de l’environnement, hydrogéologie, hydrobiologie, gestion de projet) pour mener à bien les cinq étapes de cette mission :
La dénomination de « zone humide » regroupe des espaces d’une grande diversité (localisation, superficie, configuration, fonctionnement et fonctionnalités).
Ces espaces ont en commun d’avoir l’eau pour principal facteur d’influence du biotope et de la biocénose. Qu’ils soient d’origine naturelle ou anthropique, on estime qu’ils représentent 6% des terres émergées. Plusieurs études (Amoros et al, 1993 ; Skinner & Zalewski, 1995 ; Shaw, 2000) ont démontré qu’ils figuraient parmi les écosystèmes les plus diversifiés et les plus productifs de la planète. Espaces de transition, ils subissent des fluctuations journalières, saisonnières ou annuelles (submersion des terres, salinité de l’eau douce, saumâtre ou salée et composition en matières nutritives).
Leur hydropériodicité et leurs sols hydromorphes sont ainsi propices au maintien d’une biodiversité exceptionnelle et au développement de services de régulation (épuration de l’eau, contrôle de l’érosion, stockage de carbone, régulation des crues…), d’approvisionnement (pêche, irrigation, matières premières…) mais aussi de services culturels (récréatifs, éducatifs…).
Le rapport 2015 de l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE) se fonde sur une analyse de différents types d’écosystèmes dans 39 pays européens et méditerranéens (analyse menée sur une période de 5 ans) et alerte sur la médiocrité du statut de conservation des espèces et des habitats au sein des zones humides.