Objectifs : établir un état des lieux actualisé (acteurs, thématiques, réglementation, méthodes, outils, pratiques) et une analyse critique de la connaissance scientifique, pour formuler des recommandations de positionnement stratégique…
Le carbone et le changement climatique
Les gaz à effet de serre (GES) issus des activités humaines (déforestation, production de ciment, utilisation d’hydrocarbures fossiles, etc.) contribuent à un dérèglement du climat au niveau planétaire.
Les Accords de Paris ont fixé en 2015 un objectif collectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5°C qui implique une réduction drastique des GES, et notamment du dioxyde de carbone (CO2), qui représente plus de 75 % des GES émis.
Trois grandes stratégies, complémentaires, peuvent être mises en œuvre dans le but de réduire l’empreinte carbone et d’atteindre si possible la neutralité carbone :
- Mesures de sobriété pour réduire en amont les émissions ;
- Mesures de séquestration pour capter ou extraire le carbone émis et le stocker ;
- Mesures de compensation visant à financer des projets de réductions d’émissions d’autres acteurs / dans d’autres territoires.
Les enjeux de la séquestration biologique du carbone
On distingue deux grands types de séquestration :
- La séquestration industrielle (ou artificielle), qui implique différentes techniques telles que le stockage géologique ;
- La séquestration biologique (naturelle), qui s’appuie sur la capacité des organismes vivants à synthétiser des molécules organiques à partir de CO2 atmosphérique ou en recyclant de la matière organique préexistante. La séquestration biologique permet le stockage pérenne (c’est-à-dire avec un temps de résidence très long) grâce à un enfouissement progressif de ce carbone sous forme solide au sein de réservoirs divers tels que les sols ou les fonds océaniques.
Comme de nombreuses solutions basées sur la nature (« nature-based solutions »), l’utilisation d’écosystèmes à des fins de séquestration biologique rencontre plusieurs enjeux :
- Mesurer et quantifier la capacité de stockage de carbone des écosystèmes (variations importantes en fonction de l’échelle retenue et des différents contextes géographiques, climatiques ou encore pédoclimatiques) ;
- Prendre en compte la dimension multiservices et les externalités (tant positives que négatives) générés par ces solutions ;
- Intégrer la composante dynamique et évolutive des écosystèmes (par exemple, l’activité de séquestration peut être très rapide après une opération d’afforestation mais stagner par la suite, une fois les arbres devenus adultes/matures) ;
- Adopter une approche intégrant l’ensemble du cycle de vie et le bilan carbone des ressources et activités considérées (par exemple : produits et usages du bois, utilisation de biomasse dans la construction, etc.).
Objectifs et contenu de la mission
En raison des nombreuses incertitudes, tant sur la capacité des écosystèmes à séquestrer le carbone atmosphérique de manière durable que sur la manière d’évaluer ce stockage, Eau de Paris a confié à Nomadéis la mission de réaliser un état de l’art afin de :
- Caractériser les notions clés associées à la thématique de la séquestration carbone ;
- Cartographier les principaux acteurs académiques engagés dans la recherche (fondamentale ou appliquée) liée à ces sujets et identifier leurs thématiques et domaines de recherche respectifs ;
- Etablir un état des lieux actualisé et une analyse critique de la connaissance scientifique et technique en matière de séquestration carbone (outils et méthodes de mesure, capacités de stockage des différents biotopes, leviers permettant d’accroitre ces capacités, etc.) ;
- Analyser le contexte réglementaire de la séquestration carbone et identifier des exemples d’actions mises en œuvre par des acteurs, publics ou privés (benchmark de bonnes pratiques) ;
- Mener une réflexion stratégique sur les différents axes possibles pour affiner la stratégie de séquestration carbone de Eau de Paris.